Les lieux du rêve
Depuis le milieu des années 80, des centaines de salles de cinéma ont fermé discrètement, quartier par quartier, de village en village. Au détour d’une place, d’une ruelle excentrée, quelques-unes sont encore debout, silencieuses.
Si certaines rouvrent presque miraculeusement. Le plus souvent, il n’y a plus d’affiche, d’enseigne ni de néon aux couleurs vives. La façade se fait discrète, comme pour échapper à l’appétit des promoteurs et aux coups des pelleteuses. Les portes bien fermées, le temps est passé tranquillement, et les salles « rescapées » se fondent dans le paysage urbain. À l’intérieur, des milliers d'histoires sont enfermées, et pas seulement des histoires de cinéma. Depuis des années, armés d’une caméra et d’appareils photos, mon frère et moi sillonnons régulièrement les routes de France à la recherche de ces salles oubliées. Ces visites ont donné naissance au long métrage : « Prochainement nulle part », de Bernard Pavelek.